La photographie c’est aujourd’hui d’abord le numérique, mais ce qui l’a précédé existe toujours et reste un terreau d’exploration passionnant. Pourtant la photographie argentique n’a pas été non plus le seul moyen de capter et conserver des images. Il existe encore d’autres procédés dits alternatifs, qui permettent d’autres formes d’expression, plus pictorales. Ces procédés sont notamment les cyanotypes, les platinotypes, les collodions, les gommes bichromatées.
Dans un contexte global dominé par la généralisation des systèmes d’imagerie numérique et la dématérialisation des supports, j’ai trouvé très intéressant d’explorer ces techniques qui nous offrent un autre rapport à l’image et au temps. C’est une interrogation sur le processus de fabrication, la matière, les supports. Ces techniques ont été quasiment abandonnées au XXe siècle, car très gourmandes en temps. Elle demande patience, et n’offre aucune garantie de résultat. Chaque tirage est unique.
La photographie a très vite été définie comme étant l’objectivité, l’instantanéité et la qualité documentaire. J’ai choisi de travailler ces techniques pour présenter des photographies, non pas pour leur prétendue objectivité mais pour leurs matériaux et leurs potentialités plastiques.
Il est important pour moi, entouré d’images vite faites, vite consommées, publiées et vite oubliées, de ralentir le jeu, de prendre du recul et de rechercher le plaisir et l’émotion d’un bel objet photographique.
Je me suis donc plongé dans les grimoires du XIXe siècle, et j’ai exploré plus particulièrement 3 techniques: